06. L'olfaction

Tout comme le goût, l'olfaction [5, 133, 141] est un sens dont les stimuli sont de nature chimique. C'est grâce à ce sens qu'on peut détecter et analyser les substances chimiques volatiles présentes dans l'air et qui constituent ce qu'on appelle: Odeurs.
 
Alors que ce sens est d'importance vitale chez d'autres espèces, chez l'être humain son intérêt est très secondaire. En effet, chez l'homme l'odorat est peu développé par rapport aux autres animaux [5] et se heurte à une grande subjectivité qui le rend difficile à étudier.

1. Réception :

L'organe récepteur de l'olfaction siège au niveau de la partie supérieure des cavités nasales. Il s'agit de la muqueuse olfactive [94, 130] qui comporte des cellules sensorielles olfactives, 10 millions chez l'homme contre 200 millions chez le chien [141]! Ces cellules sont des neurones bipolaires munies de cils olfactifs, elles ont la capacité de détecter des odeurs à l'extrémité de leurs dendrites.
 
Les neurones olfactifs sont uniques: Ils continuent de proliférer chez l'adulte (neurogenèse) [4, 116]. La durée de vie d'un neurone olfactif primaire est d'environ 30 à 60 jours [99].
 
Nous sommes capables de sentir entre 4000 et 10 000 odeurs différentes [5], chaque odeur active préférablement un groupe particulier de neurones récepteurs [5]. Le mucus de la muqueuse olfactive capte les molécules qui vont se lier aux protéines réceptrices au niveau de la membrane ciliaire des récepteurs olfactifs. Cette liaison va provoquer une cascade de réactions biochimiques qui vont finir par dépolariser la membrane et provoquer la création d'un potentiel d'action [38, 41].

2. Transmission :

Les axones des neurones récepteurs vont traverser la lame criblée de l'ethmoïde en formant le nerf olfactif [41, 50, 116]. Ce dernier est un nerf très particulier. d'abord, c'est le nerf le plus court puisque sa longueur dépasse à peine l'épaisseur de la lame criblée, et puis il n'a pas une structure anatomiquement solide et ferme comme le reste des nerfs du corps, mais c'est plutôt un amas de faisceaux de fibres nerveuses qui traverse la lame criblée à différents endroits.
 
Certains auteurs confondent le nerf olfactif avec le tractus olfactif [83] entre le bulbe et les bandelettes olfactives alors que la majorité des auteurs s'accordent sur le fait que le nerf olfactif n'est autre que l'ensemble des fibres nerveuses entre la muqueuse olfactive et le bulbe olfactif [116].
 
Le bulbe olfactif [4, 38, 41] se caractérise par la présence de glomérules [38, 96], des structures sphériques contenant les jonctions synaptiques des neurones récepteurs, des cellules mitrales (principaux neurones de relais du bulbe olfactif) [5] et des interneurones locaux. Il y a environ 1 000 glomérules dans le bulbe olfactif [5], chacun compte en moyenne 25 000 jonctions synaptiques.
 
Les neurones olfactifs qui possèdent la même affinité pour une odeur particulière se regroupent dans un même glomérule où ils font synapse avec les cellules mitrales de relais. Celles-ci passent par le tractus olfactif [116] puis la bandelette olfactive latérale [45] pour se terminer directement au niveau du cortex pyriforme et prépyriforme (cortex olfactif primaire) [50] sans faire d'abord relais avec le thalamus.

3. Perception :

Du cortex olfactif primaire plusieurs fibres vont se projeter sur l'hypothalamus, le thalamus, l'amygdale, l'hippocampe et le cortex orbito-frontal [38].
 
Les fibres qui se projettent sur le système limbique (hippocampe, amygdale en particulier) provoquent des réactions émotives et induisent la formation de souvenirs.
 
Certaines odeurs comme celles de la fumée, du gaz ou de la mouffette stimulent le système nerveux sympathique. Les odeurs appétissantes stimulent la salivation alors que les odeurs désagréables provoquent des réflexes de défense comme l'éternuement, l'étouffement ou les vomissements.